Le projet Eco’Art au collège Paul Kapel

Mis à jour le lundi 9 septembre 2019 , par Richard Billaud

Le collège Paul Kapel s’inscrit dans une dynamique favorable à l’éducation au développement durable. Dans le cadre du projet d’échange Erasmus, diverses actions ont été menées au sein de notre collège dans le cadre du (projet de « jardin bio à la française » associée à un poulailler). Le projet de « poubelle connectée » (programmation mesurant la masse journalière de déchet jeté dans cette poubelle) a également été repris par un collègue de technologie au cours de l’année 2019.

Effectivement, la gestion des déchets peut encore être améliorée dans notre département (un simple constat visuel le long des routes et sur les plages, démontre un taux de pollution non négligeable). Suite aux divers projets menés au sein de notre établissement par différents collègues, l’objectif est d’obtenir le label E3D pour notre collège.
C’est dans ce contexte et cette optique que notre discipline a été sollicitée par notre collègue d’Arts plastiques afin de mener avec elle un « projet d’éco-arts » (intitulé de notre projet). Ce projet concerne donc principalement deux professeurs de SVT et un professeur d’arts plastiques. Nous avons souhaité rendre ce projet inter-cycle. Ainsi, il cible particulièrement un publique de 6°-5° (cycle 3 et 4) et se découpe en trois temps correspondant aux trois trimestres académiques.

De plus, de par sa nature, l’éducation au développement durable (EDD) est pluridisciplinaire puisqu’elle permet d’appréhender les dimensions scientifiques, éthiques et civiques. En effet, souvent associée à la simple dimension écologique, l’EDD correspond en réalité à une association fine entre l’aspect écologique, économique et sociétale. C’est la combinaison de ces trois dimensions qui donne également à l’EDD une portée transversale. Dans cette perspective, les élèves développent leur esprit critique dans divers domaines.

Notre projet transdisciplinaire utilise donc des techniques artistiques pour établir un savoir scientifique concernant une des grandes thématiques de notre siècle : la gestion écologique de l’environnement. Les compétences travaillées avec les élèves sont ainsi très variées et complémentaires. L’objectif final étant de sensibiliser et d’éduquer les élèves au développement durable par diverses actions. On pourra souhaiter obtenir d’autres bénéfices via ce projet. Par exemple l’embellissement des locaux de notre collège qui en découlera pourra favoriser son respect et son entretien ainsi qu’avoir un impact positif sur la qualité du climat scolaire (selon « Apprendre aujourd’hui, réussir demain » Premier résultat de PISA 2003 ; concours Lab-école du 26 juin 2019 au Québec mené par R. Larrivée, P. Lavoie et P. Thibault). De même, par la création de murs végétaux, nous pensons obtenir plus de fraîcheur dans les bâtiments et la cour.

Au trimestre 1, nous souhaitons utiliser les techniques de dessin et de peinture en arts (dessin sur le motif dans les jardins du collège, réalisation d’une fresque en lien avec l’écologie). En SVT, nous réaliserons un travail sur les échelles et les calculs de proportionnalité. Nous utiliserons également les TICE afin de mener des recherches pour définir les trois aspects du développement durable et trouver des fresques appropriées. Ces travaux nous permettront de mettre en place une première définition du développement durable.

Au trimestre 2, nous réaliserons des murs végétaux. Les arts plastiques travailleront sur les volumes tridimensionnels en s’inspirant de l’étude des travaux de Patrick Blanc (cf : le musée du quai Branly). En SVT, nous travailleront sur divers végétaux endémiques, leur classification et leur mode de reproduction (multiplication végétative). Nous étudierons également les besoins des végétaux afin de déterminer les meilleures zones d’implantation. Nous souhaitons éventuellement mener une étude les apports bioclimatiques liées à la construction de murs végétaux dans l’enceinte du collège (isolation face à la chaleur) en mesurant les variables. Nous désirons par ce biais développer l’esprit naturaliste de nos élèves ainsi que leurs compétences expérimentales (réflexion sur la notion de témoin, de paramètres variables…).
Au trimestre 3, les arts et les SVT collaboreront afin de réaliser des photos/vidéos (mise en scène et stop motion) sur le thème de l’éducation au développement durable. Les mesures des divers paramètres (taux d’ensoleillement, température, taux d’humidité relative…) pourront se poursuivre durant ce trimestre. Cela nous donnera la possibilité d’établir des statistiques, d’appréhender la démarche scientifique pour la construction d’un savoir (ré-itérabilité des résultats) et d’apprendre aux élèves à tenir un cahier de bord scientifique.

Le projet que je porte en collaboration avec mes deux collègues d’arts plastiques et de SVT est d’exploiter la surface du collège et les différentes possibilités que les structures nous offrent pour avoir plus de visibilité au sein du collège. Nous pensons en effet que, l’éducation au développement durable passe également par une plus grande communication. Ma collègue de SVT aimerait effectivement réaliser des murs végétaux avec divers végétaux endémiques épiphytes et grimpants (plants de maracuja par exemple). De même j’aimerais intégrer à ce projet la construction d’un hôtel à insectes visant à la pollinisation des plants mis en place et à l’augmentation de la biodiversité au sein du collège (biodiversité que nous pourrons exploiter en SVT en fin de cycle 3, classe de 6° lors de la mise en place de la notion de classification du vivant par exemple). Le « projet Erasmus » duquel découle le « projet jardin bio/ poulailler » mené en parallèle par notre coordonnateur de SVT va également dans ce sens. Le recyclage des déchets alimentaires permettra de nourrir les poules du collège dont les matières fécales seront réutilisées pour le compostage alors utilisé pour le jardinage.

Nous souhaitons également habiller les murs du collège avec de grandes fresques murales portant sur le développement durable en privilégiant des formes picturales. Pour finir, nous avons pensé à établir un personnage emblématique que nous mettrons en scène dans différentes situations plus ou moins apparentes au sein de l’établissement. La mise en scène de ce petit personnage vise de manière divertissante à montrer les bons gestes à adopter concernant le développement durable. De même, nous avons souhaité éviter les écritures pour diverses raisons (accessibilité plus large, attraction même des non lecteurs, rendu esthétique en peinture plus difficiles à obtenir avec les élèves…). De même, nous aimerions aussi réaliser des marquages au sol imitant ceux d’un terrain de basket autour des poubelles. Nous pensons que cela favorisera le jet des déchets dans les poubelles prévues à cet effet plutôt que dans la cour de récréation. Cela permettrait donc aux élèves d’être plus propres dans un plus grand respect du travail des agents d’entretien.

En termes de compétences scolaire, l’utilisation des techniques d’arts plastiques afin de réaliser cette fresque murale nous permet aussi d’aborder la notion d’échelle et de proportionnalité. Ces notions sont souvent difficiles à se représenter pour les élèves en SVT (échelle spatiale, échelle du vivant). De même, les compétences graphiques sont aussi évaluées en SVT lors des représentations de l’environnement qui nous entoure (dessin d’observation, schéma…).

Notre projet a donc débuté en cette fin d’année 2019 avec la fresque murale portant sur la légende du colibri. Cette légende populaire d’Amérique du Sud démontre que « chacun doit faire sa part ». Nous établissons ainsi un parallèle avec les élèves concernant le développement durable. Il serait intéressant que cette légende soit vue dans les diverses disciplines. Nous avons pensé la soumettre aux professeurs de français afin que les élèves puissent l’étudier en classe (lien avec les fables).

Nous espérons ainsi, que nos élèves apprennent à mieux travailler ensemble (travaux en groupe, répartition de tâches), acquièrent davantage d’autonomie, développent et approfondissent de nouvelles techniques interdisciplinaires, se sensibilisent au développement durable et s’engagent à le mettre en œuvre dans notre département et plus particulièrement au sein de notre établissement, embellissent et respectent davantage nos locaux et surtout prennent plaisir à travailler avec nous sur cette thématique.

Amandine Kuhn

Sources : LE PROJET ÉCO’ART DU COLLÈGE PAUL KAPEL

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